La compagnie LAPS / Équipe du matin donne la parole aux jeunes
Au Théâtre de la Concorde, nous défendons le rôle essentiel du spectacle vivant dans l’éducation citoyenne des enfants et des adolescent·es. C’est pourquoi nous sommes ravis de poursuivre notre collaboration avec la compagnie LAPS / Équipe du matin, sélectionnée dans l’appel à projets « Ma citoyenneté, mes rêves et mes droits ».
Notre travail avec le tissu associatif et les compagnies engagées constitue un levier indispensable pour accompagner les jeunes dans la compréhension du monde, le développement de leur esprit critique et la construction de leur pouvoir d’agir. À travers ses ateliers au long cours et ses spectacles participatifs, la compagnie LAPS / Équipe du matin affirme combien l’art peut devenir un espace de parole, de réflexion et d’émancipation.
Une compagnie engagée pour les droits et l’éducation par le théâtre
Fondée en 2010, la compagnie LAPS / Équipe du matin mène ses actions auprès des publics éloignés des théâtres, notamment les plus jeunes. Elle propose des spectacles participatifs, des ateliers et des dispositifs d’éducation artistique et citoyenne, en s’appuyant sur des méthodes issues du théâtre forum, du débat, de l’improvisation et de la création collective.
Reconnue par l’Éducation Nationale (Académie de Paris) et par le ministère chargé de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire, la compagnie accompagne aussi les jeunes artistes au sein d’un espace de recherche et de création. Ses projets s’attachent à donner la parole aux enfants et aux adolescent·es, à interroger les stéréotypes, et à construire des réponses collectives face aux violences et aux discriminations.
Donner aux enfants les moyens de se protéger et de s’exprimer
Au Théâtre de la Concorde, on pense que grandir, c’est apprendre à dire, comprendre, écouter — et que le théâtre peut devenir un premier lieu d’émancipation. Avec le projet Enfance(s), la compagnie LAPS propose des ateliers de théâtre forum auprès d’enfants de classes parisiennes, les invitant à réfléchir, débattre et trouver collectivement des solutions face aux situations de violence qu’ils et elles peuvent rencontrer.
Ce travail se prolonge dans le spectacle Nora s’en va (destiné aux 6–11 ans), une forme coopérative où les enfants interviennent dans la fiction, partagent leurs ressentis et proposent leurs propres pistes d’action.
L’histoire suit Nora, 10 ans, et sa classe confrontée à différents types de violences — du manque d’écoute au harcèlement — qui décident de s’enfuir en Suède, un pays réputé pour son attention portée aux droits de l’enfant. Mais rien ne se passe comme prévu…
La représentation est suivie d’un temps d’échange, de danse et de dessin, accompagné par des professionnel·les spécialisées dans les violences faites aux enfants.
Les thématiques abordées sont :
- Les droits de l’enfant
- Les violences intrafamiliales
- Le consentement et les personnes ressources
- La communication enfants/enfants et enfants/adultes
- Les émotions, l’empathie et les mécanismes de harcèlement
Le projet s’appuie sur la Convention internationale des droits de l’enfant et vise à développer les compétences psycho-sociales nécessaires pour agir, réagir et se protéger.
Repenser le masculin à l’ère post-MeToo
À l’adolescence, la question du genre et des relations affectives prend une place centrale, souvent traversée de contradictions, de pressions et de stéréotypes. Depuis 2010, la compagnie LAPS / Équipe du matin explore les représentations du masculin et les violences qu’elles peuvent générer.
Avec le projet MEUTE, mené cette année au Théâtre de la Concorde, un groupe de lycéen·ne·s est accompagné tout au long de l’année pour interroger les images du masculin, débattre, improviser, mettre en scène et réaliser une série de photographies qui seront présentées en fin d’année.
Le spectacle participatif Je t’aime FORT, présenté dans le cadre scolaire, constitue l’une des portes d’entrée artistiques de ce projet. Il met en lumière les violences au sein du couple adolescent à travers l’histoire d’Aïna et d’Ethan, deux lycéen·ne·s dont la relation amoureux-amicale bascule progressivement dans la domination.
Après la fiction, un échange permet de questionner :
- Les mécanismes de violence dans le couple
- Les signaux d’alerte
- Les dynamiques de pouvoir
- Les moyens d’agir individuellement et collectivement
Le projet MEUTE invite ainsi les jeunes à imaginer un masculin libéré des stéréotypes, et à construire de nouveaux récits plus égalitaires.