Riposte poétique et imagination politique

Il n’y a pas un féminisme, mais des féminismes

Le féminisme n’est pas un mouvement monolithique, il se décline en plusieurs courants qui se sont enrichis et transformés au fil du temps.

Un premier féminisme, porté notamment par Simone de Beauvoir dans Le Deuxième Sexe, pose les bases de l’émancipation des femmes : « On ne naît pas femme, on le devient ». Il prône l’autonomie, l’indépendance et la liberté des femmes. Cependant, ce féminisme reste inscrit dans des repères masculinistes en valorisant l’émancipation par la ressemblance aux hommes.

Un second féminisme, plus pluriel, émerge en réaction à ces limites. Porté par les mouvements chicana, afro-américain, asiatique et par les études post-coloniales, il critique l’universalisme d’un féminisme centré sur l’expérience de la femme blanche et bourgeoise.

Un troisième féminisme, incarné notamment par Judith Butler dans Trouble dans le genre, va encore plus loin en montrant que non seulement le sexe, mais aussi le genre, sont des constructions sociales. Il s’agit alors de déconstruire les normes patriarcales et hétéronormatives pour ouvrir de nouveaux espaces de réflexion et d’expérimentation.

À travers cette soirée, nous explorerons ces différents courants sous un prisme philosophique, avec un focus particulier sur l’écoféminisme. Ce dernier met en lumière un savoir expérientiel porté par celles et ceux qui prennent soin des autres – dans la sphère privée comme dans les professions du soin. Ce savoir lié aux valeurs du soin constitue une richesse précieuse pour la démocratie et pour l’avenir de notre monde commun.

La question centrale sera donc : Comment réhausser les valeurs du soin pour les intégrer dans une nouvelle Constitution ? Car les valeurs du soin sont les valeurs de demain.

📌 Une soirée proposée par Faroudja et Bruno, rythmée par un débat citoyen et café philo, une conférence philosophique, une intervention de la cinéaste Stéphanie Pillonca, et un moment théâtral et musical pour explorer et incarner les multiples visages du féminisme et de l’écoféminisme. Avec l’accompagnement artistique de Brice Beaugier.

Une soirée pour réfléchir, échanger et imaginer ensemble un futur plus juste et plus désirable.

Riposte poétique et imagination politique

« Faroudja et Bruno » : deux médecins, l’un soigne plutôt les corps, l’autre plutôt la psyché. Tous deux sont philosophes, l’un façonne les visions, l’autre les raconte et appelle par le verbe.

Engagé-es dans la cité et à la Chaire de philosophie à l’hôpital, ils soutiennent que les valeurs du soin sont les valeurs de demain (et de notre habitabilité commune). Il s’agit aujourd’hui de rehausser le soin au plus haut sommet de nos institutions et de nos gouvernances.

Par soignants, ils entendent aussi tous les soigneur.es, c’est-à-dire toute personne qui veille ou éveille, prend soin, comme par exemple les enseignant.e.s qui prennent soin de nos enfants, les jardiniers, les réparateurs d’objets, les artistes qui éveillent nos imaginations, et toute personne qui a le souci de l’autre, du collectif, du vivant et de notre monde commun.

Face aux effondrements actuels, plutôt qu’être déploratifs, ils nous invitent à être imaginatifs. La riposte poétique qu’ils proposent est une réponse profonde et créative à nos défis contemporains tels que les crises climatiques, sociales, économiques, démocratiques et politiques. Elle s’appuie sur une vision où les valeurs du soin — qu’il s’agisse du soin envers les personnes, la société, ou la planète — sont essentielles pour raviver le sens et la confiance. La riposte poétique n’est pas une utopie lointaine, mais une incitation à réenchanter le présent et l’avenir en plaçant le soin au cœur des décisions, des récits et des actions.

De l’autre côté de la rive, à deux pas de l’Assemblée Nationale, le théâtre de la Concorde devient pour eux le lieu rêvé : un espace où croiser les regards, les disciplines, conjuguer arts et débats citoyens, et ouvrir l’imagination politique collective. Quelles innovations démocratiques pourraient naître des valeurs du soin ? Changer de Constitution ?

Leur mot d’ordre (et de désordre) : « Soignant, soigné-es, soigneur-es, levons-nous, c’est l’heure ! »

La gratuité de certains de nos évènements est un engagement fort de la Maire de Paris – et des conseillers de Paris qui ont délibéré en ce sens au Conseil de Paris. Cette gratuité et les tarifs très accessibles de nos évènements permettent à toutes et tous d’accéder au Théâtre de la Concorde.
Afin de pouvoir continuer à vous accueillir dans ces conditions, nous vous invitons à libérer votre place si vous avez un empêchement.