Nos ailes brûlent aussi

Interview Myriam Marzouki TV5 monde

Spectacle représenté deux fois le 18 janvier : à 16h et 20h30.

La représentation du 15 janvier sera suivie d’un moment d’échange avec la metteuse en scène Myriam Marzouki et les comédiens.

«Un pari a priori insurmontable en une heure. Myriam Marzouki et Sébastien Lepotvin, loin du théâtre documentaire, ont choisi la fable. Et cela leur réussit.» Emmanuelle Bouchez – Télérama

«Un défi magnifiquement relevé» Fabienne Arvers – Les Inrocks

«Une forme épurée et puissante. Un geste théâtral où une poésie visuelle et rythmique l’emporte sur la seule analyse des événements» Marina Da Silva – L’Humanité

Le contexte historique de la pièce

Le 17 décembre 2010, en Tunisie, un homme s’immole et précipite ainsi le pays dans le processus qui ouvrira le printemps arabe. Un corps individuel s’est exprimé avant que le peuple ne trouve les mots pour chasser le dictateur au pouvoir, le 14 janvier 2011.

Pendant 10 ans, le pays a suivi un chemin politique singulier, que traverse le spectacle à la manière d’un paysage, avec ses reliefs, montées, dépressions et horizons.

En janvier 2021, le peuple tunisien aurait dû fêter fièrement les 10 ans de sa révolution qui a initié « le printemps arabe » et le souffle démocratique qui a fait vaciller les régimes autoritaires des pays arabes de la Méditerranée. Loin des célébrations nationales attendues, ce sont les désillusions qui ont gagné les cœurs et les esprits à la fin de cette décennie d’expérience démocratique, bientôt verrouillée par la résurgence d’un régime autoritaire.

Le récit de la pièce

En écho aux aspirations et désillusions, aux doutes et aux espoirs de la décennie qui a suivi la révolution tunisienne, Nos Ailes Brûlent Aussi ne cherche pas à disséquer l’histoire des faits mais à mettre en jeu les sentiments contrastés qui ont bouleversé les Tunisiens. Ainsi, les corps des trois interprètes, les images et la musique se répondent dans un poème visuel qui fait éprouver de manière sensible la quête de liberté d’un peuple, l’expérience intime et collective du passage de la dictature à la démocratie. Une pièce pour raconter aussi l’ambivalence d’une parole qui se libère après des décennies d’autoritarisme et les désillusions qui se mêlent à l’espérance. Une fois la Révolution faite, que devient la révolution ? Et comment faire récit de ce paysage émotionnel qui s’ouvre alors en chacun ?

Myriam Marzouki, metteuse en scène et auteure

Myriam Marzouki découvre le théâtre comme comédienne dans le cadre universitaire parallèlement à des études de philosophie à l’ENS et poursuit sa formation théâtrale à l’Ecole du Théâtre National de Chaillot. En 2004, elle se tourne vers la mise en scène en créant la Compagnie du dernier soir et met en scène ses premiers spectacles à partir d’un répertoire d’auteurs vivants issus du champ de la poésie contemporaine qui la conduiront de la Maison de la Poésie de Paris au Festival d’Avignon. A partir de 2014, elle débute un nouveau cycle artistique avec le dramaturge Sébastien Lepotvin. Ils développent ensemble un travail en binôme artistique de conception et d’écriture de leurs spectacles qui traitent des mythologies collectives et des imaginaires contemporains avec Ce qui nous regarde (2016), Que viennent les barbares (2019) puis S-E-U-L-E ? (2020) et Nos Ailes Brûlent Aussi (2023). Depuis 2021, Myriam Marzouki s’ouvre au champ de l’art lyrique en débutant une collaboration avec l’Opéra National du Rhin de Strasbourg où elle met en scène The Fantasticks, livret de Tom Jones et musique de Harvey Schmidt en 2024. En 2025, invitée par le Théâtre National de l’Opéra-Comique, elle met en scène la production de l’Académie, L’île de Merlin ou le monde renversé de C-W Gluck. Enfin, elle prépare un prochain spectacle de théâtre, Je me souviens de la terre, qui sera créé en mars 2026 à l’Azimut d’Antony-Châtenay-Malabry où elle est artiste en résidence.

Sébastien Lepotvin dramaturge, auteur

Dramaturge et auteur avec Myriam Marzouki de Ce qui nous regarde, Que viennent les barbares, S-E-U-L-E ?, Nos Ailes Brûlent Aussi, il codirige la Compagnie du dernier soir depuis 2014. Il travaille actuellement le texte de la prochaine création de la compagnie en 2026, Je me souviens de la terre. Il a également été codirecteur du Théâtre l’Echangeur de Bagnolet. Auparavant, il avait été administrateur et co-programmateur du théâtre Les Ateliers à Lyon. Avec Eric Vautrin, directeur du festival Poésie/Nuit, il a organisé plusieurs éditions de cette manifestation dédiée à la poésie contemporaine.

Mise en scène Myriam Marzouki
Texte et dramaturgie Sébastien Lepotvin et Myriam Marzouki
Avec Mounira Barbouch, Helmi Dridi, Ghita Serraj
Traduction et surtitrage : Hajer Bouden et Elie Youssef
Scénographie Marie Szersnovicz
Création des images Fakhri El Ghezal
Création vidéo et sonore Chris Felix Gouin
Création lumière Emmanuel Valette
Costumes Laure Maheo
Collaboration chorégraphique Seifeddine Manai
Production MC93 — Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis, Compagnie du dernier soir
Coproduction le lieu unique – centre de culture contemporaine de Nantes, Comédie de Colmar – CDN Grand Est Alsace, L’Azimut – Antony/Châtenay-Malabry, Pôle National Cirque en Île-de-France
Avec le financement de la région Île-de-France
Avec le soutien du programme Europe Créative de l’Union Européenne dans le cadre de STAGES (Sustainable Theatre Alliance for a Green Environmental Shift)
La Compagnie du dernier soir est conventionnée par le Ministère de la Culture – DRAC Île-de-France.

*La pièce est jouée en dialecte tunisien, surtitrée en français