Les procès fictifs reviennent en 2026 !
À la rentrée, le Théâtre de la Concorde remet les grandes questions “à la barre”avec un format qui revient comme un rendez-vous : le procès fictif. L’idée est simple : la scène devient un tribunal. On conserve les codes (prises de parole, témoins, arguments, contradictions), mais on les met au service d’une question de société.
Ces procès sont pensés comme un moment entre théâtre et débat public. On y croise des experts, des personnalités, des artistes, aux côtés de comédiens. Et surtout, le public n’est pas là “pour regarder de loin” : le jury, c’est vous. Vous écoutez, vous réagissez, vous vous faites votre opinion.
Le Théâtre a déjà montré que ce jeu pouvait avoir un impact très concret : après le Procès fictif de défense de la Seine, l’aventure s’est prolongée avec le lancement d’une convention consacrée à la personnalité juridique du fleuve.
Trois audiences nous attendent pour commencer l’année 2026.
Procès fictif d’une histoire mondiale du patriarcat
Pour ouvrir la saison, une question frontale : et si le patriarcat était un crime contre l’humanité ? Le procès est imaginé avec l’association Iran Justice. Dans le box des accusés, des figures de toutes les époques qui ont participé, d’une manière ou d’une autre, à priver les femmes de liberté, d’égalité, de dignité. Un nom ressort : Holopherne, figure mythique de la prédation masculine. Décapité par Judith dans la Bible, il revient d’entre les morts pour répondre de ses actes — et de ceux de ses héritiers.
Face à lui, une Cour d’exception : la Cour des miracles, justice rendue par et pour les femmes.
Le verdict ? Il sera rendu avec vous.
Imaginé par Iran Justice.
Mardi 6 janvier 2026 – 19h30 (Grande salle Joséphine Baker)
Procès fictif de la Conscience
Changement total de décor, ici, c’est la “Conscience” qui est appelée à répondre de ce qu’elle aurait imposé… à notre manière de voir le monde. Imaginé par Faroudja Hocini et Bruno Dallaporta, deux médecins et philosophes de la Chaire de philosophie à l’hôpital Sainte-Anne, le spectacle promet un tribunal “à mi-chemin entre cour d’école et salle d’audience”, avec une vraie dimension ludique, mais une question de fond : qu’est-ce qui guide nos choix, nos certitudes, nos angles morts ?
Sur scène, la philosophie se mêle à la danse, les discours à la transe. Descartes vient se défendre, Darwin témoigne, des chercheurs défont nos idées reçues sur le cerveau. Même un blob passe à la barre.
Et si l’abus de pouvoir le plus profond n’était pas politique, mais cognitif ? Et si dominer le monde commençait par dominer la manière dont on le perçoit ?
Jeudi 29 janvier 2026 – 19h00 (Grande salle Joséphine Baker)
Le procès de Poutine
La dernière audience est une fiction très documentée, construite “dans un futur proche” où Vladimir Poutine est arrêté et présenté devant la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, notamment autour de la déportation illégale et du transfert d’enfants.
La soirée est une adaptation scénique du podcast écrit par le journaliste Tanguy Blum, en partenariat avec Amnesty International et le studio Sonique. Entre archives, créations sonores immersives et témoignages, le plateau recrée l’atmosphère d’une audience publique. Une procureure instruit l’affaire, des témoins se succèdent, la défense argumente.
Vendredi 13 février 2026 – 19h30 (Grande salle Joséphine Baker)