Le souffle de l’information
Dans un monde où les flux se bousculent, où les récits s’entrechoquent et où les images saturent nos imaginaires, s’informer devient un geste essentiel – presque vital.
S’informer, aujourd’hui, c’est réintroduire de l’air dans l’opacité, c’est respirer dans le brouillard, c’est réapprendre le doute et ralentir face à la vitesse qui déforme tout. Face aux manipulations, à la désinformation, mais aussi à l’épuisement que produit la surabondance, nous avons besoin d’espaces qui rendent de nouveau le débat respirable. C’est dans cet esprit qu’au Théâtre de la Concorde, trois propositions artistiques et citoyennes interrogent notre rapport à la vérité, à l’esprit critique et à l’actualité.
Déjouer les pièges de l’information
Dans un contexte où la confiance envers l’information s’effrite, l’atelier Parents Décrypteurs, animé par l’association Fake Off, invite parents, grands-parents, éducateurs et toute personne travaillant avec des enfants, à reprendre prise sur la circulation du vrai et du faux. Pensé comme un moment intergénérationnel, il propose d’abord un miroir tendu à nos propres pratiques numériques : quels réflexes avons-nous face aux images, aux titres, aux réseaux sociaux ? Comment nos biais influencent-ils nos croyances ?
Puis, une plongée dans l’univers des plus jeunes expose mécanismes, vulnérabilités et stratégies de manipulation auxquels ils sont confrontés quotidiennement. Enfin, les participants repartent avec des outils concrets pour accompagner, décrypter, naviguer dans un monde informationnel devenu labyrinthique. Là où la désinformation peut fragiliser le lien social, cet atelier ouvre un espace de partage et de vigilance collective, comme une manière de réapprendre ensemble à respirer.
Le samedi 6 décembre à 15h.
Décrypter les récits du pouvoir
Pour prolonger l’élan collectif de leur constitution de partie civile dans le procès du financement Libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy, Anticor, Sherpa et Transparency International France, les trois associations se réunissent à nouveau. À quelques jours de la Journée mondiale contre la corruption, le festival La Corruption en Images explore la manière dont le cinéma raconte les dérives du pouvoir, ses zones d’ombre et ses effets directs sur nos démocraties.
Projections, débats, rencontres : au fil de la journée, un réseau de films et de voix dévoile les mécanismes de la corruption, ses impacts humains, ses logiques invisibles. Face à une époque où l’accusation de “fake news” sert autant d’arme que le mensonge lui-même, ce festival interroge la circulation des récits : comment les images documentent-elles la réalité ? Comment permettent-elles de résister aux manipulations et de reconquérir un espace public éclairé ?
En donnant la parole à des spécialistes, militants et chercheurs, l’événement met au jour un enjeu fondamental : la lutte contre la corruption est aussi une lutte contre la désinformation, contre la déformation des faits, contre le brouillage organisé du réel.
Le samedi 6 décembre à 14h15 et/ou 18h45.
Saisir l’actualité autrement
Avec Presse Express, l’actualité devient matière à création immédiate. Dans cette performance unique imaginée par Fabrice Melquiot, écrite et jouée le jour même, une équipe d’auteurs et un musicien transforment les nouvelles du jour en fragments poétiques, scènes dialoguées, récits ou chansons.
À l’heure où les informations défilent à toute vitesse, où le sensationnalisme l’emporte sur la réflexion, Presse Express propose un geste radical : ralentir, relire, re-sculpter. Et surtout : reprendre possession du présent.
Loin d’une revue de presse traditionnelle, la création révèle ce que les faits bruts ne montrent plus : leur vibration humaine. Elle rappelle que l’art peut éclairer là où l’information brute aveugle, qu’il peut ouvrir des espaces sensibles. Ici, l’acte artistique devient un antidote au flux continu : une manière d’offrir de la profondeur dans le tumulte, du sens dans l’immédiateté.
Le vendredi 12 décembre à 19h.