MAI : PRENDRE SOIN

Et si « prendre soin » était l’acte le plus politique de notre époque ?

Dans un monde où tout s’accélère, où l’on performe jusqu’à l’épuisement, où la Terre elle-même semble crier à l’aide, prendre soin apparaît comme un geste de rupture. Une manière de dire non à la brutalité. De faire de la tendresse, de l’écoute, de la réparation, non plus des actes secondaires, mais des résistances essentielles.

Prendre soin de soi, des autres, du vivant, des idées. Prendre soin du passé sans s’y enfermer, et du futur sans s’y perdre. C’est le sujet que le Théâtre de la Concorde a choisi pour le mois de mai. Une programmation qui met en lumière celles et ceux qui, par l’art, la parole, la mémoire ou l’engagement, contribuent à retisser le lien abîmé entre les êtres, et entre les êtres et le monde qui les entoure.

Le 6 mai prochain, nous entamerons ce mois placé sous le signe du soin avec la projection du documentaire, Kogis, ensemble pour soigner la Terre d’Alexandre Bouchet : un film qui, à la croisée des mondes, entre tradition et modernité, science et spiritualité, nous propose de repenser notre rapport au vivant grâce à l’association Tchendukua, qui accompagne la restitution de terres ancestrales au profit des peuples autochtones du nord de la Colombie, et valorise le dialogue croisé entre connaissances ancestrales et savoirs scientifiques. La projection sera suivie d’un échange en présence de Pierre Richard, président d’honneur de l’association Tchendukua, ainsi que des scientifiques qui ont participé au documentaire.

Nous poursuivrons avec Le Malade Imaginaire, l’œuvre ultime de Molière qui se réinvente avec sa version moderne que nous propose Tigran Mekhitarian, où rap, danse et chant insufflent une modernité radicale à cette œuvre intemporelle. Un conte urbain subversif qui rappelle qu’il faut toujours tendre la main à ceux qui en ont le plus besoin. Avec Tigran Mekhitarian dans le rôle d’Argan, du 9 au 22 mai.

Le 16 mai, dans le cadre du cycle EUPRAXIE , initié par la philosophe Sandra Laugier, le Théâtre accueillera une soirée autour de la question : « Comment les séries prennent-elles soin de nous ? » Ce cycle explore la manière dont les industries créatives et culturelles nous aident à penser notre époque, à développer une éthique du quotidien et à faire face collectivement aux crises. Sandra Laugier recevra le scénariste Julien Lilti (Hippocrate, Germinal, Oussekine) et le philosophe Thibaut de Saint Maurice pour une discussion passionnante autour de la fiction comme outil de soin, de résilience… et de démocratie.

Du soin par la mémoire collective au soin par la parole théâtrale.

Le Projet Laramie, mis en scène par Alexandre Lecroc-Lecerf avec les élèves du lycée Lamartine, revient sur l’assassinat de Matthew Shepard, jeune homme tué en raison de son homosexualité. Cette pièce documentaire interroge le rôle de la communauté face à l’horreur, à travers la voix de lycéens. Le 17 mai.

Le 20 mai, Loïc Blondiaux, politologue à Sciences Po et membre du Comité d’orientation du Théâtre de la Concorde, poursuit son travail de transmission avec un nouveau cycle de l’Université Populaire. Pensé comme un espace d’émancipation et de réflexion collective, ce cycle s’inscrit dans la continuité de ses précédentes interventions au Théâtre, toujours portées par une même conviction : rendre la démocratie accessible à toutes et tous. Lors de cette nouvelle soirée, il interrogera la démocratie du diplôme : quand la méritocratie influence nos institutions, que penser du « gouvernement des experts » ? Une invitation à repenser les fondements de notre vie démocratique.

Le théâtre accueillera le 22 mai prochain, un sujet qui se murmure à bas bruit et qui concerne pourtant à Paris 82% des femmes en famille monoparentale. En collaboration avec l’Association des Familles Monoparentales nous vous invitons pour la projection du documentaire Maman solo les oubliées de la République, suivie d’un temps d’échange autour des enjeux du « prendre soin » pour ces mères souvent laissées dans l’ombre.

Après la réflexion, place à l’intime.

Le recueil Confidences tunisiennes  est né de deux mois passés à Tunis, au cours desquels l’autrice Marie Nimier a recueilli des paroles anonymes et sensibles. À l’origine, elle avait demandé à la comédienne Naidra Ayadi de lire quelques extraits de son ouvrage. De cette lecture, est né un spectacle, porté par la force et la délicatesse de Naidra Ayadi, auquel nous sommes fiers de vous inviter. Ces voix résonnent sur scène avec intensité et humanité, nous rappelant que prêter l’oreille à la parole de l’autre est un acte de soin profondément politique. Rendez-vous les 23 et 24 mai.

Le 30 et 31 mai, pour clore ce mois dédié au soin, quoi de plus fort qu’un festival où la jeunesse de nos quartiers populaires s’empare du théâtre, de la scène et de la parole ? L’École de l’Opéra de la Parole transforme la Concorde en un immense terrain d’expression. Poésie, stand-up, théâtre, rap, performances, open mics, ateliers participatifs : plus de 1 000 jeunes font vivre ce festival comme une fête de l’émancipation, de la créativité, et de la transmission.

Tout au long du mois, nous proposons également des moments d’échange et de partage avec nos ateliers pédagogiques ouverts aux scolaires : Atelier corps et intimité, pour explorer les frontières personnelles et la confiance en soi ; café psycho-socio, où la parole se libère autour des questions qui nous traversent ; Le labo des histoires, un espace de création narrative collective…Ces moments illustrent notre volonté de faire du soin un levier de transformation sociale, à travers l’écoute, la coopération et le respect de chacun·e.

Tout au long du mois, nous proposons également des moments d’échange et de partage avec nos ateliers pédagogiques ouverts à tous et entièrement gratuits, sur simple inscription: Atelier corps et intimité, pour explorer les frontières personnelles et la confiance en soi ; Café psycho-sociaux, où la parole se libère autour des questions qui nous traversent ; Le labo des histoires, un espace de création narrative collective… Ces moments illustrent notre volonté de faire du soin un levier de transformation sociale, à travers l’écoute, la coopération et le respect de chacun·e.

Si jamais la vie vous joue un tour et que vous ne pouvez plus venir, pensez à libérer votre place. C’est un petit geste, mais il fait toute la différence pour nous… et pour quelqu’un d’autre qui sera ravi·e d’en profiter. Merci du fond du cœur !