« Les Somnambules du Monde qui va » – épisode 2

La compagnie Madeloc Théâtre, dans le cadre de son projet « Les Somnambules du Monde qui va », emmène les élèves du Collège Lucie Faure du 20ème arrondissement de Paris, dans une aventure théâtrale participative sur les thématiques des migrations climatiques. Ce projet permet aux jeunes de réfléchir à travers l’art à des questions profondes et actuelles, comme l’engagement citoyen, le réchauffement climatique, et les déplacements humains forcés par les catastrophes environnementales.

La pièce de théâtre elle-même est une épopée poignante et initiatique. Elle se déroule dans un futur où une catastrophe climatique a submergé le monde, ne laissant que les montagnes en France. Sur la mer, un bateau, le Démétrius, recueille des adolescents naufragés, fuyant un monde en ruines. Le bateau, refusé sur tous les ports, erre sur la Grande-Mer jusqu’à atteindre un étrange « continent de plastique », où les passagers, porteurs de rêves d’espoir, décident de bâtir une utopie. Cette pièce interroge les jeunes personnages sur leur identité et leur place dans un monde dévasté : qui suis-je dans cette nouvelle réalité où tout est en ruines ? Qui sont les héros d’aujourd’hui, quand sauver des vies peut conduire à la prison ?

Chaque épisode de cette série théâtrale d’une cinquantaine de minutes présente une étape de cette quête. L’histoire se tisse autour de la survie, de l’effondrement des structures et des sociétés, et d’une prise de conscience sur la manière de bâtir un avenir. Le premier épisode évoque la catastrophe climatique qui transforme la France en un territoire submergé, le deuxième montre la quête de survie et d’organisation des rescapés, tandis que le dernier épisode les mène vers un lieu étrange et incertain, où les enjeux du monde d’aujourd’hui se révèlent dans une confusion générale.

Mais au-delà de la simple représentation, « Les Somnambules du Monde qui va » écrit et mis en scène par Laure Grandjean, s’inscrit dans un projet participatif où les élèves sont au cœur du processus créatif. Ils ne se contentent pas d’être spectateurs ; ils montent sur scène aux côtés des comédiens professionnels. Le projet s’étend dans plusieurs disciplines : les élèves travaillent sur des thèmes tels que le réchauffement climatique en SVT, la dystopie et l’argumentation en français, ou encore la fabrication de masques en arts plastiques, tout en collaborant sur la chanson du générique et l’orchestration musicale. Ils sont également invités à participer à des débats, à rencontrer des associations et à mener des actions concrètes dans leur établissement sur la manière d’agir face aux enjeux environnementaux et migratoires.

Cette initiative favorise l’autonomie des élèves, leur esprit d’initiative, ainsi que leur capacité à travailler en groupe. En participant à ce projet, ils acquièrent une nouvelle compréhension du monde, à travers les actions et les réflexions qu’ils mènent avec les artistes. Le projet rayonne ainsi au-delà des murs de l’école, sensibilisant les jeunes générations à des problématiques cruciales tout en leur offrant une expérience théâtrale enrichissante et engagée.

Dans cette démarche, l’objectif est de cultiver une conscience citoyenne active, d’apprendre à argumenter à partir de la fiction et de découvrir le travail d’une compagnie professionnelle, tout en créant des liens entre les deux établissements partenaires dans un esprit d’échange et de collaboration.

Épisode 2 : L’homme est un singe comme les autres

L’effondrement général est en marche, le président Paul Bonsergent décide de transformer « l’Europatrol », une plateforme pétrolière, en « camp de réfugié flottant ». Le monde devient fou, sous la houlette d’une curieuse organisation, Sing for my planet, qui soudain donne le la à la terre entière. Son président, Hugues Alésia, tente de recueillir des fonds et de faire oublier les malheurs de la population en lui faisant chanter de la variété. Pendant ce temps, des adolescents, recueillis par un marin breton, Cédric, cherchent à survivre tant bien que mal. Ils découvrent qu’ils ne sont pas seuls à errer sur la grande mer…

Cette rencontre sera animée par Camille Lafrance, directrice de l’association d’éducation aux médias et de lutte contre la désinformation de masse Fake Off depuis l’été 2024. Journaliste depuis une quinzaine d’années, ex correspondante durant huit ans en Tunisie et en Turquie puis salariée à jeune Afrique à Paris, Camille Lafrance a longtemps couvert les problématiques migratoires sur le continent africain et suivi le parcours des migrants syriens ayant passé la frontière turque.

Dans le cadre de ce projet, une représentation du deuxième épisode de « Les Somnambules du Monde qui va » aura lieu au Théâtre de la Concorde le 3 avril, offrant ainsi l’opportunité de découvrir cette œuvre engagée sur scène. Celle-ci fait suite à la représentation du premier épisode qui a eu lieu le 3 décembre 2024 au Théâtre de la Concorde.